Nous ne pouvons que supposer que Mario Maccafferri fut le premier à penser à un ukulélé en plastique injecté-moulé, mais il n'y a aucun doute que l'année 1950 fut le cadre une compétition haletante, ainsi qu'en témoigne l'effrénée course aux brevets dont on peut suivre le fil grâce aux dates des dépôts. Mario Maccaferri déposa l'Islander® le 15 mars, le système de son chevalet et l'Islander Deluxe®, le 15 mai. Le 19, Robert H. Crowle déposa le design de son Modern Bali uke. Puis Maccaferri enregistra la touche du Deluxe le 3 juillet. Exactement 12 jours plus tard, G.A. Finder déposa le design de ce qui deviendrait le Fin-Der® « à tête de diamant », incluant le dessin triangulaire de ses clefs. Enfin, début octobre, D. J. Rosenheim enregistra un nouveau système de construction d'ukulélés en plastique, ainsi qu'un dessin de clef d'accordage (le Happy Tune) .
Je n'ai trouvé aucun brevet déposé par Emenee® concernant un ukulélé - pas même pour les fameux « sifflets-diapasons » du Flamingo® - et je suppose que la grande entreprise a négocié des droits avec les créateurs respectifs (ou pas, comme en témoigne le procès intenté par Maccaferri en août 1950).

 
La séries des brevets, avec de beaux dessins d'ukulélés
 
               
15 mars 1950
Islander
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15 mars 1950
Islander
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15 mai 1950
Isl. bridge
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19 mai 1950
Modern Bali
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3 juillet 1950
Isl. Deluxe
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3 juillet 1950
Isl. Deluxe
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15 juillet 1950
Fin-Der
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15 juillet 1950
Fin-Der
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2 octobre 1950
Rosenheim
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Bien, ici nous touchons au sujet central (et de cœur) de ce site : les appareils automatiques à former les accords (« Accordiers automatiques® »), ces remarquables petites mécaniques dédiées au plaisir facile du débutant paresseux, et qui ajoutent juste une légère touche de science-fiction à l'antique art de la musique.
Il y eut des myriades de ces boîtes articulées, destinées aux banjos, guitares et même aux pianos, brevetées dès le XIXe siècle. Certaines très simples, ne proposant que quelques accords, voire pas d'accord du tout (un bouton par note!) tel l'Instant Player®, et d'autres beaucoup plus complexes dans leur ingénierie, construisant un beau nombre de combinaisons (jusqu'à 21 accords, à ce que j'en sache, sur le Key Kord®).
Certains furent spécialement dédiés aux ukulélés - ou tout le moins aux instruments tétracordes comme les mandolines et certains banjos - bien avant le brevet de 1951 de Maccaferri. Ici encore, la réelle innovation fut d'en inventer un en plastique, léger sur le manche, bon marché à l'achat, facile à produire en usine, et offrant un incomparable design avec des couleurs si stylées, crème et cramoisi... Mais il s'agissait bien d'une vraie création : le brevet de Maccaferri ne fait référence à aucun dépôt exogène précédent, contrairement à de nombreux brevets postérieurs qui citent le Chord Master® de Maccaferri (le dernier en date est de 2005!).

 
Quelques-uns des plus intéressants accordiers automatiques®
 
               
1914
Thingstad
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1918
Reed
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1937
Adamson
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1951
Maccaferri
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1951
Maccaferri
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1955
Hayes
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1972
Jones
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1984
Glemming
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2005
Buffkin
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L'Instant Player
Breveté en 1921 par Ferry & Co., Chicago
Pub de l'Instant Player
in Popular Mechanics, 1926.
Le Key Kord
vers 1929, par Stromberg-Voisinet, Chicago.
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A l'âge classique des ukulélés en plastique, il y eut deux concurrents au Chord Master®, tous deux sous la marque Emenee®.
Le premier, nommé Uke Player® et soutenu commercialement par Arthur Godfrey, était très ressemblant au Chord Master® avec des contrôles à peine déplacés, mais habillé de couleurs différentes (notamment des plastiques marbrés), avec des boutons plus fins et élégants, un design plus épuré (pas d'estampage de grilles d'accord) et la signature très chic du fameux chanteur. En revanche, les parties fonctionnelles semblent plutôt fragiles, et ce défaut pourrait avoir été à l'origine du second appareil Emenee®, dédié aux « fausses » guitares à quatre cordes.
Le second fut appelé Chord Selector® et semble effectivement posterieur à l'Uke Player®. Le design en est lourd et peu attirant. Mais l'intérêt réside dans le fait que les boutons sont placés selon un nouvel arrangement et que les parties internes, renforcées, sont d'évidence d'une autre conception. Il y a eu au moins deux variantes de ce modèle, l'un un peu plus long que l'autre. Quoi qu'il en soit, les deux procurent l'incontournable « pas-toujours-nécessaire mais absolument-suffisante » série d'accords suivante : C, C7, F, G7, A7, D7, sans aucun accord mineur, de manière à préserver nos enfants de l'oisiveté et de la mélancolie.

Le Chord MasterL'Uke PlayerLe Chord Selector
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Pourquoi devrions-nous parler du futur ? Le présent est ici est maintenant! Et l'esprit des accordiers automatiques® a déjà pris d'assaut les nouvelles technologies, ainsi qu'on peut le voir dans cette vidéo sur Youtube.
 
l'Iphonelélé

 
 
 
 
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